Rupture du tendon d'Achille
Elle survient chez l’homme d’âge moyen par effort inhabituel. Cela peut être une mauvaise préparation ou une reprise sportive trop rapide, à la suite d’une impulsion (volleyball, handball, tennis, …). Cela peut survenir plus rarement, chez le sujet plus âgé sur fond de tendinite chronique du fait d’une fragilité sous-jacente.
La rupture se manifeste par une violente douleur à l’arrière de la cheville, ou une sensation de craquement, qui ne dure que temporairement. Il existe une possibilité de marche mais avec difficulté à se propulser en avant.
Une échographie, vous sera prescrite en cas de doute diagnostic, ou pour situer le siège de la rupture.
Les traitements sont fonction de l’activité, du siège de la rupture, et de l’âge. Pour la reprise des activités sportives, comptez entre 3 et 6 mois selon le terrain, la lésion et le sport. Les taux de récidive (nouvelle rupture) sont de 3% avec la chirurgie versus 10% avec un traitement conservateur.
Traitement médical avec botte en résine ou de marche avec talon surélevé pendant 3 semaines, puis immobilisation avec la cheville à 90°, pendant 3 autres semaines.
Traitement chirurgical, notamment en cas de rupture en zone tendineuse pure par rapport à la jonction musculo-tendineuse. Le taux de récidive est plus faible, mais le geste chirurgical présente plus de complications. Par ailleurs il existe des opérations à ciel ouvert ou percutanées (Tenolig).
Au final, le choix du traitement résulte d’une décision personnelle du patient, après avoir été éclairé dans son choix par son chirurgien.
https://www.afcp.com.fr/wp-content/uploads/2023/08/18_RUPTURE-ACHILLE.pdf
Tendinite ou tendinopathie d’Achille
Diagnostic d’une Tendinite d’Achille
La prise en charge d’une tendinite Achilléenne est complexe. Elle survient souvent chez le patient sportif vers la trentaine ou quarantaine. Il s’agit d’un des plus gros tendons de l’organisme, solide et épais, situé en arrière de la cheville.
La tendinite d’Achille correspond à une inflammation du tendon qui devient douloureux, brûlant, éventuellement gonflé. Elle a un terrain préférentiel chez les runners avec un excès de course ou un type de course en « pronation du pied » (cheville inclinée vers l’intérieur, appui centré sur le gros orteil). On peut retrouver aussi un changement de chaussures ou d’activités sportives, et des déformations du pied.
Il peut s’agir d’une lésion siégeant sur le corps du tendon (corporéale), ou sur son insertion distale sur le calcanéum (enthésopathie). La tendinite est souvent en lien avec une hypertonie ou une rétractation du triceps. Ce muscle du mollet, composé des 2 jumeaux et du soléaire, se termine par le tendon d’Achille, et sa contraction entraîne la flexion plantaire de la cheville.
Prise en charge de la tendinite d’Achille
La tendinite d’Achille impose un repos sportif de 45 jours. Elle justifie la prise d’antalgiques, d’anti-inflammatoires par voie orale ou locale par pommade, associée à un protecteur gastrique pendant quelques jours en cas d’ingestion. Le premier principe du traitement de la tendinite d’Achille est donc le repos strict pendant 45 jours et l’application de glace (pas directement au contact de la peau), complété par le port d’une talonnette ou de chaussures avec un petit talon, afin de réduire la tension du tendon.
En plus de ce repos minimal de 45 jours, il faut attendre 3 mois avant de reprendre un sport en charge. On autorise les sports de décharge à type de cyclisme sur route (pas de VTT sur terrain irrégulier) et de natation où le poids du corps n’appuie pas sur la cheville néanmoins à 45 jours.
Une fois la période douloureuse passée, on peut envisager le port de semelles orthopédiques soulageant le tendon en cas de déformation. On y adjoint des séances de kinésithérapie permettant un travail excentrique des muscles du mollet. Cela permet de renforcer le tendon, et d’étirer le triceps (muscle du mollet). Des séances d’ondes ce choc ou d’ultrasons peuvent s’avérer utiles.
Les infiltrations de corticoïdes sont à éviter, car ils sont tendino-toxiques. Cela soulage la douleur sur le coup, mais ne corrige pas les causes, pouvant ainsi masquer une aggravation du fait de la persistance des causes.
Après 3 mois de douleurs, on parle de tendinite d’Achille chronique. Cela peut justifier la prescription d’une échographie ou d’une IRM. Ces examens permettent d’objectiver notamment la présence de nodules de fibrose ou de calcifications. Au stade chronique, en dernier ressort, on peut éventuellement proposer « un peignage » du tendon. Cela consiste à désépaissir le tendon et casser les nodules de fibrose, en passant un scalpel dans le sens des fibres comme un peigne dans les cheveux, donc sans endommager le tendon.
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